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Sans-abri à l’abri : “La vie s'organise”


À la salle Maco Nena à Tipaerui, une quarantaine de sans-abri est confinée. Une partie d'entre eux souffre de troubles psychiatriques.
À la salle Maco Nena à Tipaerui, une quarantaine de sans-abri est confinée. Une partie d'entre eux souffre de troubles psychiatriques.
Tahiti, le 25 mars 2020 - Le président du Pays, Edouard Fritch, et le ministre de la Santé, Jacques Raynal, ont visité mercredi les deux centres d'accueil improvisés à Papeete pour le confinement des sans-abri. 

“Votre maison à vous, c'est ici”, s'est exclamé mercredi Jacques Raynal, ministre de la Santé, lors de la visite de la salle de sport Ateivi à Papeete, où sont confinés depuis le week-end dernier près de 60 sans-abri. Le président du Pays, Edouard Fritch, s'est également rendu sur place pour “voir quelle est l'organisation et quels sont les besoins de la commune de Papeete. On sait que les matelas, la télévision, les repas et tout ce qui a été mis en place depuis le week-end dernier est pris en charge par la ville de Papeete. Nous étions donc aussi là pour encourager Michel Buillard, le maire de la capitale, dans ses actions”, a indiqué le chef de l’exécutif. 

Au niveau de l'ambiance générale sur place, les sans-abri semblent pour le moment compréhensifs par rapport à la situation. “Le matin on a notre petit-déjeuner. Ensuite on fait un peu de nettoyage et puis on s'occupe comme on peut le reste de la journée. On fait du sport et on regarde aussi les informations à la télévision pour suivre l'évolution du coronavirus. On comprend l'importance de bien suivre le confinement, c'est pour notre bien à tous”, confie Sam, l'un des pensionnaires. 


Ambiance plus tendue à Tipaerui

Les autorités du Pays se sont ensuite rendues à la salle Maco Nena, à Tipaerui, deuxième centre d'accueil à Papeete, où sont confinés une quarantaine de sans-abri. Ce centre improvisé est notamment géré par l'association Te Torea qui a l'habitude de travailler avec ce public. “Ça a l'air d'être calme aussi ici, même s'il y a quelques cas psychiatriques qui ont été placés. Il faut donc les suivre. Avec l'hôpital, les connexions commencent à se mettre en place. Mais l'ambiance a l'air d'être un peu plus tendue qu'à Ateivi”, a affirmé Edouard Fritch. 

“Depuis dimanche, la vie s'organise petit à petit”, explique de son côté Mata Ganahoa, directrice de la jeunesse et des sports de la Ville de Papeete. “On essaye de gérer au mieux la situation. On a instauré certaines règles et il y a évidemment quelques réfractaires. Maintenant qu'ils sont confinés, le plus important est de réussir à gérer ce quotidien. Ce n'est pas évident mais on fait le maximum”. 

A noter que deux à trois fois par jour des équipes de la direction de la Santé se rendent dans les deux centres pour assurer les soins à apporter aux sans-abri. De même, des agents de la mairie de Papeete se relayent toute la journée pour la surveillance. Et pour les repas, en plus de la cuisine centrale, certains restaurateurs ont également souhaité participer à l'effort. 

Rédigé par Désiré Teivao le Mercredi 25 Mars 2020 à 16:04 | Lu 1442 fois